Les réveils nocturnes des bébés sont le fléau des parents. Très vite, la manque de sommeil impacte toute la famille. Pourtant, près de 30% des bébés se réveillent plusieurs fois par nuit et font des crises de pleurs. Pour mieux gérer les réveils nocturnes de votre enfant, nous vous donnons ici des conseils et des méthodes d’intervention.
Pourquoi mon bébé pleure-t-il la nuit ?
Les bébés se réveillent la nuit pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, vous devez identifier celle qui pousse votre enfant à faire des crises nocturnes. Parmi les causes les plus courantes, on note :
- La faim : jusqu’à 3 mois, les nourrissons se réveillent pour subvenir à leurs besoins. Leur cycle biologique n’est pas encore mis en place et ils ressentent l’envie de manger ou de boire plusieurs fois durant la nuit.
- L’angoisse de la séparation : à partir de 8 mois, les bébés développent la crainte d’être abandonnés par leur mère. Cet épisode est tout à fait normal et généralement passager. S’il perdure, prenez rendez-vous chez le pédiatre.
- La décharge émotionnelle : ce processus permet au bébé de libérer les tensions accumulées tout au long de la journée. Ces crises de larmes sont bon signe. Votre enfant découvre de nouvelles choses tous les jours et évacue la surcharge d’informations au lieu de l’intérioriser.
Une visite chez le médecin est néanmoins nécessaire pour s’assurer que le problème est bien comportemental. Si votre bébé est en bonne santé, ses réveils nocturnes ne doivent pas vous inquiéter et sont facilement remédiables.
Faut-il intervenir ou pas ?
L’instinct maternel pousse souvent les mamans à intervenir au moindre signe de contrariété de leur enfant. Ce réflexe encourage pourtant le bébé à recommencer ses pleurs dès qu’il souhaite l’attention de sa mère.
Pour gérer les réveils nocturnes, distinguez les pleurs de votre bébé. S’il s’agit seulement d’une simple crise de larmes, ne vous précipitez pas dans la chambre et laissez la chance à votre enfant de se calmer seul. S’il s’agit de pleurs de détresse, cela signifie que votre enfant a réellement besoin de vous, à cause d’un inconfort, d’une douleur physique, de la peur du noir ou d’un cauchemar.
Vous devez favoriser l’autonomie de votre bébé, dès ses premiers mois. Pour donner à toute la famille l’opportunité de passer une bonne et longue nuit, il faut accepter l’idée de rester en arrière et de ne pas répondre à tous les appels de votre enfant.
Quelles sont les bonnes habitudes à adopter quand bébé pleure ?
Face au désarroi, la frustration et la fatigue, certains parents enchaînent les mauvaises décisions. Pour encourager le sommeil de votre enfant, voici une liste des habitudes à oublier et de celles à prendre.
A ne pas faire
- Amener son bébé dans la chambre parental : si dormir avec son enfant peut s’avérer pratique et rassurant, c’est en réalité contre-productif. Votre bébé doit prendre l’habitude de s’endormir dans sa propre chambre et seul. Pour plus de réassurance, installez une caméra et un babyphone. Si la chambre parentale n’est pas au même étage que celle du nourrisson, optez pour un lit pliant nomade pour bébé dans une pièce adjacente, correctement chauffée.
- Prendre son bébé dans ses bras : le geste est naturel et affectif, pourtant il nuit à l’apprentissage du sommeil de votre enfant. Lorsque vous intervenez auprès de votre bébé, ne le prenez pas dans vos bras et minimisez le contact. Rassurez l’enfant grâce à votre voix, en prononçant une phrase bienveillante.
- Lui donner la suce : si vous donnez la suce à un nourrisson, il pleurera dès qu’il la laissera tomber. Avant leur un an, les enfants ne sont pas capables de saisir des objets et les placer dans leur bouche. N’habituez pas votre bébé à la sucette. Si vous voulez soulager son besoin de succion, placez son poing vers sa bouche quand vous le couchez.
A faire
- Placer un vêtement avec l’odeur de Maman dans le lit : quand les enfants traversent l’angoisse de la séparation, ils ont besoin de la présence de leur mère. Pour rassurer votre bébé, placez un t-shirt ou un pull avec votre odeur dans son lit. Associée à un doudou, cette technique favorise le confort de l’enfant.
- Accorder une place importante à Papa : souvent, la mère est la première au chevet de l’enfant. Pour désacraliser le lien avec la maman, le père doit également intervenir lors des crises nocturnes du bébé. Cela permet également de renforcer la complicité père-enfant.
- Instaurer une routine avant le coucher : la mise au lit se prépare. Environ une heure avant le coucher, privilégiez un environnement calme et silencieux. Evitez les écrans près de votre bébé : le bruit et la lumière bleue impacte cruellement le sommeil. Faites la toilette de votre enfant avec un petit bain pour le détendre. Autre recommandation : donnez-lui à boire avant cette routine et non directement avant le coucher, pour ne pas qu’il se couche le ventre plein.
Faut-il essayer la méthode du 5-10-15 ?
La méthode du 5-10-15 ou de l’attente progressive est assez controversée. Pourtant, chez certains enfants, elle fait des miracles. Discutez-en avec votre conjoint et prenez une décision commune.
Avant toute chose, sachez qu’à partir de 4/5 mois, votre enfant n’a plus réellement besoin de boire la nuit. S’il réclame le biberon ou le sein, c’est par habitude et toute mauvaise habitude peut se changer.
La technique du 5-10-15 consiste à prolonger le temps qui précède votre intervention. Lors d’une crise de pleurs simple, attendez 5 minutes puis entrez dans la chambre. La seconde fois, attendez 10 minutes. La troisième fois, 15. Et ainsi de suite.
Vous encouragez ainsi votre enfant à s’endormir seul. La plupart du temps, l’attente progressive montre des résultats positifs au bout de 3 jours et demande une semaine pour changer le comportement de votre enfant.
Pour les enfants qui ont beaucoup de mal à s’endormir, asseyez-vous sur une chaise près de leur lit et restez avec eux le temps qu’ils s’endorment. Quand l’enfant dort, sortez de la pièce. Les nuits suivantes, reculez peu à peu votre chaise, jusqu’à la positionner à l’extérieur de la chambre, devant la porte. Votre enfant s’habituera peu à peu à s’endormir sans vous voir.
Gérer les réveils nocturnes de son bébé n’est pas évident. Malgré la fatigue et la frustration, ne cédez pas à l’énervement. Il est inutile de crier sur son enfant ou de lui infliger une quelconque punition, au risque de développer chez lui un traumatisme. Suivez nos conseils pour favoriser le sommeil de votre bébé et soyez patient ; les crises ne sont généralement que passagères.