Si vous êtes américaine, c’est certainement ce que vous ferez. A la fois d’un point de vue financier, en commençant dès la naissance de votre enfant à économiser pour pouvoir lui offrir des études universitaires parmi les plus chères du monde, et plus concrètement, en commençant dès le début à l’inscrire dans les bonnes écoles.
Halte à la course au cursus d’excellence
Choisir la bonne école pré-maternelle, qui permet d’entrer dans l’école maternelle d’élite où il sera suffisamment stimulé, puis l’école primaire, etc. jusqu’à l’université haut de gamme qui lui assurera une très belle carrière qui lui permettra d’offrir à son tour une éducation privilégiée à ses enfants…
Heureusement, vous êtes français(e). Vous habitez dans un pays où l’université publique donne encore des cours de qualité pour un prix relativement bas, où les écoles supérieures restent ouvertes à ce que l’on appelle des profils atypiques et, surtout, un pays où l’on considère que tout n’est pas joué dès l’âge de cinq ans.
Des pédagogies alternatives pour plus d’épanouissement
Aussi, bien évidemment, vous allez vous intéresser à l’éducation de votre enfant, mais vous allez essayer de lui donner les moyens d’apprendre, au lieu d’en faire un singe savant. Vous allez chercher à faire en sorte qu’il s’épanouisse et lui permettre de choisir, à chaque âge, sa voie et les activités et les savoir qui l’intéressent.
Depuis le début du XX° siècle, de nombreuses personnalités ont peu à peu construit, en échangeant et en coopération, les principes d’une pédagogie différente, qui met chaque enfant au centre et considère qu’il est une personne qui doit apprendre à son propre rythme.
Qu’il s’agisse de toutes les écoles qui appliquent les principes de Maria Montessori, d’établissements comme Summerhill, ou plus récents, comme le lycée expérimental de Saint Nazaire, les écoles qui mettent la priorité sur l’établissement de l’enfant, sans être assez nombreuses, ne manquent pas.
Or si l’enfant y apprend parfois différemment et suit certains cursus plus lentement, globalement ces établissements présentent d’excellents résultats scolaires. Certains d’entre eux sont même spécialisés dans le « rattrapage » des élèves rejetés des cursus normaux.
Le droit à l’erreur et la transformation de l’échec
Car c’est le point le plus important, oublié par ces tenants de la course à la meilleure éducation : il est irréaliste d’imaginer un parcours sans faute depuis la toute petite enfance jusqu’à l’âge adulte, ni une orientation qui n’évoluera pas.
Même à seize ans, où un enfant doit commencer à choisir des filières qui lui fermeront certaines portes, il est encore trop tôt pour savoir ce que l’on veut faire.
Heureusement, bien qu’il ne soit pas globalement très ouvert à l’échec, le système éducatif français propose différents types de chemins de traverses, permettant de changer d’orientation ou de revenir aux études après un échec. Le cas du BTS en alternance en est un exemple, la validation des acquis de l’expérience, ou V.A.E. en est un autre.